Site officiel de la communauté khassonke pour la promotion de la culture et de la langue Khassonke (c) 2005 à 2014
LES COUTUMES ET MOEURS
Les ethnies mandingues comme toutes celles d’Afrique ou d’ailleurs, chacune a ses coutumes et mœurs propres à elle et non à elle seule.
Ce manque de particularité est l’un des facteurs les plus importants dans le rapprochement des unes aux autres ethnies des pays
mandingues. Au nombre de trois cent dix sept ethnies qui constituent le Mandé, parmi elles se trouve l'ethnie Khassonké. Par rapport à
cette situation de rapprochement ethnique et aux conditions les plus originelles, les coutumes et mœurs du Khasso sont presque les
mêmes que ceux des autres groupes ethniques mandingues.
Les coutumes et les mœurs sont très nombreuses en milieu Khassonké; Ancestraux d’une manière générale, l’évolution du monde et la
religion ont entraîné beaucoup de changement dans leur pratique.
LE BAPTÊME
Une
fois
après
la
délivrance
de
l’enfant,
il
est
lavé
soigneusement
par
l'accoucheuse.
Qui
est
une
vieille
femme
avec
une
eau
dite
nouvelle
prise par une calebasse neuve dans un court d’eau ou dans un puits.
Après
l’accouchement,
la
femme
et
son
enfant
doivent
séjourner
dans
la
chambre
de
sa
belle-mère
où
ils
doivent
rester
pendant
une
semaine
pour
que
le
cordon
ombilical
cède,
en
plus
au
Khasso,
les
clans
de
Sidibé
ne
doivent
pas
apercevoir
une
femme
nouvellement
accouchée (Jibato) Leur sortie est marquée par le baptême de l’enfant, c’est à dire le huitième jour de sa naissance.
D’ici là, les parents et proches sont informés de la date du baptême.
Comme dit la religion musulmane la plus part de baptêmes sont célébrés selon le livre sacré (Le CORAN).
Le
jour
du
baptême,
tôt
le
matin
en
présence
des
parents,
amis,
proches
et
voisins
l’enfant
est
baptisé.
Chacun
d’eux
emmène
soit
un
cadeau en nature ou en espèces (savons, pagnes, argent ou vivre).
L’enfant portera deux prénoms :
L’un Coranique, il est selon le jour de sa naissance.
Les prénoms Coraniques : selon le Qu'tab: Kutubati Douahy Walady
-
Le Lundi
( Yoma Lesnini ) si l'enfant est un garçon il sera baptisé Mohamed, Ibrahima, Issiaka, Yacouba, ou Djibril,
Si c'est une fille elle sera: Alimatou, Adiaratou, ou Mariatou
-
Le Mardi
( Yoma sulsa ) s’il est un garçon : il sera : Moussa, Harouna, Youssouf, Hondy ou Souhaï
Si c'est une fille, elle sera : Maïmouna, Mariatou, Maratou ou Diariatou.
-
Le Mercredi
( Yoma Larbayi ) s'il est un garçon, il sera nommé : Djibril, Minkaïlou, Souhaï, Djakaridia, Yaya, ou Yssa.
Si c'est une fille elle sera nommé: Habibatou, ou Salimatou
-
Le Jeudi
( Yoma al Xamissa ) l'enfant, s'il est un garçon, il sera : Al'Hassana, Lassana, ou Souhaï,
Si c'est une fille elle sera : Awa, Aminata, ou Rokiatou
-
Le Vendredi
( Yoma al djoum ati ) le garçon sera nommé : Adama, ou Younoussa,
Et la fille portera un seul nom: Fatoumata Bintou Arasouloulaye ( la fille du prophète Mohamed ).
-
Le Samedi
( Yoma Sibitou ) le garçon se nommera : Abdoul Karim
Et la fille : Djénéba, Rokiatou ou Adama
-
Le Dimanche
( Yoma Al hady ) le garçon sera nommé: Aboubakary, Ousmane, ou Souleymane;
La fille sera nommée Kadidiatou, Adiaratou ou Mariatou
Ces Prénoms sont exigés à tout musulman.
L’autre
:
Le
prénom
familial
:
sera
celui
d’un
parent
du
père
si
l’enfant
est
la
première
ou
la
seconde
naissance
de
la
femme,
la
troisième
naissance
portera
le
prénom
d’un
parent
de
la
mère.
Ce
mécanisme
est
continuel
tant
que
la
femme
continue
à
faire
des
maternités.
Tous
les
enfants
porteront
le
nom
familial
de
leur
père.
Par
exemple
:
DIALLO,
SISSOKO…Il
est
à
noter
que
certains
noms
sont
fonction
du
genre
:
Sissoko
est
masculin
et
son
genre
féminin
est
Sakiliba
ou
Damba,
Traoré
ou
Dembélé
=
Dansira,
Konaté
=
Soucko,
Dangnoko=
Damba etc.
Le
prénom
n’est
pas
choisi
par
le
père
de
l’enfant
à
lui
seul
mais
décidé
par
le
conseil
de
famille,
si
le
choix
devient
litigieux,
ils
procèdent
à
un
tirage
au
sort.
Si
par
coïncidence
un
étranger
arrive
juste
au
moment
où
la
femme
accouchait;
S’il
demande
qu’on
lui
donne
le
soin
de
baptiser l’enfant, le jour du baptême il portera le prénom de l’étranger ou un de ses parents.
Le
baptême
des
enfants
nés
des
filles
non
mariées
est
très
pragmatique.
Il
est
baptisé
sans
aucune
festivité
et
ni
à
la
présence
d'un
marabout.
Son
père
n'a
aucun
choix
pour
le
nom
et
le
prénom,
mais
décidés
par
ses
oncles.
Ce
genre
d’enfant
est
dit
des
bâtards,
ils
porteront
le
nom
familial
de
leur
mère
et
le
prénom
est
souvent
aléatoire,
soit
on
lui
donne
le
prénom
naturel,
c'est
à
dire
le
nom
coranique,
ou
soit
celui
d'une
personne
peu
importante
de
sa
mère.
Appelés
Barin-Soto
(propriété
des
oncles)
leur
éducation
et
tous
ceux
qui
s’ensuivent dépendent de leurs oncles (Les frères de la maman).
Pour
certaines
familles
khassonké
on
s’abstient
à
baptiser
l’enfant
sans
raser
sa
tête
pour
la
simple
raison
que
la
chevelure
de
naissance
lui protégera contre les maladies et esprits maléfiques. De ce fait il est rasé après avoir appris à marcher un an au plus tard
Le
prénom
ainsi
choisi
par
les
parents
est
communiqué
à
la
vieille
femme
qui
doit
raser
la
tête
du
nouveau-né.
Elle
est
appelée
LADA
MUSO
.
Les
prénoms
sont
soufflés
(
KUNDU
KURU
suivi
du
prénom
choisi)
trois
fois
dans
les
oreilles
de
l’enfant
(KOUNDURU
LO).
Le
griot
à
son
tour
répète
à
haute
voix
pour
informer
tous
ceux
qui
sont
présents.
En
même
temps
le
bélier
est
aussitôt
égorgé
comme
le
premier sacrifice de l’enfant.
INITIATION DES JEUNES FILLES ou « MAYOLO » :
Dans
la
société
traditionnelle
khassonké,
l’appellation
de
la
jeune
fille
est
fonction
de
son
âge.
Les
filles
de
:
Zéro
à
sept
ans
sont
appelées
«
Dimisirindinŋo
»,
Sept
à
douze
ans
«
Solima-Muso
»
et
à
partir
de
cet
âge,
elles
deviennent
«
Lambédinŋo
»
(appellation
qui
ne
dure
au
plus
qu’une
année)
qui
est
marqué
par
une
cérémonie
d’initiation
appelée
:
MAYOLO
ou
FANUTA.
C’est
à
partir
de
cet
instant
que
la
jeune
fille
khassonké
devient
apte
aux
fiançailles.
Elles
(
Lambédinŋo
)
deviennent
«
Xaarafadinŋo
»
qui
évoque
l’âge
de
la
maturité
de
la
jeune
fille
khassonké.
Pendant
les
cérémonies
de
Mayolo
qui
durent
une
semaine,
les
filles
doivent
vivre
sous
la
conduite
d’une
femme
généralement
captive
appelée
«
Sema
». Chaque soir elle les amène au marigot ou autour d’un puits dit «
Mayo-xo
», hors du village pour faire leur toilette quotidienne.
Les
jeunes
garçons
profitent
de
ce
moment
pour
organiser
leur
«
Solota
»
par
groupe
d’âge
sur
le
chemin
menant
au
marigot
ou
au
puits.
Les
garçons
se
montrant
plus
dynamiques
tendent
leurs
deux
bras
à
ses
camarades
d'âge
pour
qu'ils
lui
prennent
tant
de
nombre
de
coups
de
fouets
qu’ils
veulent.
Au
retour
de
filles
ils
creusent
un
trou
de
cinq
à
dix
centimètres
dans
le
quel
ils
enterrent
un
bracelet
en
argent,
ils
demandent
chacune d’elles de le déterrer par la bouche sinon elles seront toutes fouettées.
Devant
de
circonstances
de
ce
genre,
les
garçons
tombent
dans
leurs
propre
piège,
car,
il
faut
une
amande
pour
être
épargnée.
Parmi
eux
certains
payent la caution des filles qui sont soit leurs sœurs, cousines, belles-sœurs et ou encore des futures fiancées pour le mariage.
La
«
Séma
»
durant
toute
cette
semaine,
entretien
convenablement
ces
filles
en
les
rendant
encore
plus
belles
avec
l’application
quotidienne
des
huiles
spéciales,
le
tatouage
des
gencives
et
la
pose
du
henné.
La
fin
de
la
semaine
coïncide
en
général
à
un
vendredi.
Au
soir
tous
les
parents
et
proches venus pour cette fête se retrouvent sur la place publique (
Bérato
)
Les
forgeronnes
assises
jambes
tendues
sur
de
nouvelles
nattes
tressent
soigneusement
la
tête
de
filles
qui
doivent
prendre
le
pagne.
Couchées
sur les jambes des ces femmes, elles sont couvertes de très jolis tissus.
Aux
sons
du
tam-tam
et
la
citation
de
leurs
louanges
par
les
griots
de
la
contrée.
Les
parents
et
proches
en
faisant
des
tours
de
rôle
jettent
sur
elles
des
graines
de
maïs,
d’arachide,
de
mil,
des
pagnes,
de
l’argent
etc.
En
exprimant
ainsi
leur
joie
accompagnée
des
pas
de
danse
très
articulée.
Les
forgeronnes
après
avoir
fini,
coudent
sur
leur
tresse
de
gris-gris
(
allumette
)
et
les
perles
(Ambres)
en
couleur
d’or
appelée
"
LANBIRO
"
qui
après
usage sont gardées de génération en génération ou pour des générations futures.
Après
la
mise
de
ces
parures
les
filles
sont
aussitôt
habillées
en
grands
boubous
en
bazin
ou
wax
selon
la
possibilité
de
leurs
parents;
Sous
les
quels
elles
portent
des
pagnes
joliment
colorés.
C’est
cette
action
de
porter
les
pagnes
Qu’on
appelle
PRISE
DE
PAGNE
ou
FANUTA,
sinon
avant
ce
jour
ces
filles
n’étaient
habilitées
qu’à
porter
des
«
Kulinbenŋo
»
(
sorte
de
cache
sexe
constitué
de
deux
bandes
d’étoffe
cachant
le
devant
et
les fesses des jeunes filles ) et des camisoles courtes s’arrêtant juste à la hanche.
En
ce
moment
les
jeunes
garçons
captifs
sont
eux
aussi
très
bien
habillés
en
boubous
traditionnels
à
nombre
égal;
Chacun
porte
sur
son
cou
une
fille avec la quelle il doit danser trois différents pas de danse au cours des quels leurs louanges sont chantées en chœur par les griots.
Les
cadeaux
sont
très
larges
en
ce
moment
pour
les
filles
ainsi
que
pour
les
hommes
qui
les
portent
de
la
part
des
amis,
parents,
proches
et
prétendants. Toutes ces cérémonies prennent fin plus tard au crépuscule.
Deux
jours
après
cette
cérémonie
l’ensemble
de
ces
filles
procède
à
des
activités
de
quête.
Chaque
jour,
elles
se
retrouvent
très
bien
habillées,
elles
passent
de
famille
en
famille,
a
leur
arrivée
dans
une
famille
l'une
d’entre
elles
se
couche
sur
le
sol
en
faisant
semblant
d’être
morte.
Les
autres
chantent
en
chœur
qu’elle
est
morte
de
faim.
Les
membres
de
cette
famille
leur
donnent
des
graines
de
mil,
de
maïs,
d’arachide,
et
même
de
l’argent.
Ces
cadeaux
leurs
permettront
le
jour
où
elles
doivent
renouveler
leur
tresse
de
préparer
un
très
bon
plat
à
l’intention
des
forgeronnes
ou
attendre
une
fête
populaire.
Cette
tresse
qu’on
appelle
MUKILO
est
faite
chaque
mois
jusqu’à
ce
que
elles
mangent
une
nouvelle
récolte,
en
général
le
maïs
qui
mûrit
en
premier
lieu
au
khasso.
Avant
cela
on
les
appelle
Lambédinŋo
.
Une
foi
cela
fut
fait,
elles
peuvent
faire
d’autres
tresses
comme
le
DIAKITE MERE
exception faite au « TOUROUBA SAFE ou SUGULO » (réservé aux femmes).
INITIATION
DES GARÇONS
ou
“ Kurutidunŋo ”.
Une
fête
peu
manifestée,
mais
très
significative
car
ce
le
dernier
événement
de
coutume
pour
qu’un
garçon
devienne
ou
se
classe
dans
la
catégorie
des
hommes.
De
la
naissance
à
l’adolescence
(entre
0
et
15
ans)
un
garçon
répond
à
beaucoup
d’autres
appellations
généralement différentes de son propre nom.
De
sa
naissance
à
sa
circoncision
on
dit
“
Solimandinŋo
”
(non
circoncis),
“
Solima
”
de
sa
circoncision
jusqu’à
la
prise
de
pantalon
“
Kurutidunŋo
”.
Durant
cette
période
les
garçons
ne
jouent
pas
de
rôle
très
déterminant
dans
la
famille
surtout
dans
la
prise
des
décisions
pour
le
mariage
d’une
fille
de
la
famille,
le
voyage
à
l’étranger
d’un
membre
de
la
famille
ou
le
travail.
Leurs
activités
se
limitaient
aux
conduites
de
petits
ruminants,
le
gardiennage
des
semis,
la
lutte
contre
les
ennemies
des
cultures
(
singes,
oiseaux,
animaux...),
la
pose
de
pièges
pour
capturer
des oiseaux, des souris et en fin porter de paille pour allumer le feu s’il y a le tam-tam…
Après
avoir
atteint
quinze
ans
l’âge
au
quel
ils
sont
en
mesure
de
comprendre
et
d’analyser
les
problèmes,
capables
de
se
sentir
responsables
devant
leurs
propres
désirs
;
ils
seront
conduits
au
“
Mama
”
.
Tard
la
nuit
les
jeunes
se
retrouvent
chez
le
“
Sema
”
qui
fait
appel
au
chef
des
jeunes
le
“
Xamarinkunŋo
”
et
d’autres
jeunes
déjà
informés.
Il
leur
présente
les
cadeaux
que
les
“
Solima
”
ont
prévu
pour le
“
Mama
”
; Certains du couscous sucré et d’autres des pattes de poulets bien préparées.
Le
groupe
ainsi
constitué
quitte
le
village
en
battant
le
tam-tam
à
un
rythme
très
diffèrent
des
ceux
des
danses.
Au
cours
de
ce
mouvement
aucune
lumière
n’est
autorisée
même
fumer
est
interdit.
Arrivés
loin
du
village
une
personne
a
haute
voix
appelle
le
“
Mama
”
qui
ne
tardera
à
répondre
à
l’appel
avec
des
rugissements
terribles,
plus
terrible
encore
que
ceux
des
grands
mammifères
de
la
forêt
(
lion,
éléphant,
hippopotame…
).
Les
jeunes
sont
paniqués
et
chacun
a
peur
d’aller
le
premier
pour
rejoindre
ce
rugissement
jamais
connu.
Hors
personne
n’a
le
droit
de
renoncer
à
sa
décision
et
sera
encore
grave
si
quelqu’un
tante
de
faire
fausse
route
car
on
en
parlera
à
tes
arrières
petits
fils
qu'il a eu peur quant on l'initiait au Mama.
Les
hommes
de
caste
(
forgeron,
griot,
cordonnier
)
se
trouvant
dans
le
groupe
doivent
aller
en
premier
lieu.
S’ils
sont
nombreux
c’est
le
plus
âgé
qui
doit
aller
en
premier.
Chaque
garçon
qui
doit
aller,
le
SEMA
cite
au
Mama
son
nom,
prénom
et
les
noms
de
son
père
et
de
sa
mère
et
lui
met
en
garde
de
ne
casser
ni
son
bras,
ni
sa
jambe,
ni
son
œil
et
court
droit
au
Mama
dans
une
obscurité
totale
où
il
est
impossible
de
voir
son propre poing. Après toutes les cérémonies rituelles au Mama, le groupe retourne au village.
Ces
jeunes
dès
cet
instant
sont
appelés
“
Bopa
”.
S’ils
mangent
des
nouvelles
récoltes
on
les
appellera
“
Xamaridinŋo
”
.
Comme
dit
plus
loin
que
le
Mama
comparativement
au
XOMO
Bambara,
n’est
pas
du
tout
condamné
par
la
religion,
car
il
n’est
pas
quelque
chose
de
satanique
ou
de
croyance
divine
pouvant
faire
du
mal
à
un
individu.
Au
Khasso
tout
homme
ayant
affranchi
ce
stade
est
apte
à
tout
faire
:
se
marier, être impliqué dans la gestion des affaires familiales...
LE MARIAGE
Il est conçu en général entre deux personnes de même classe sociale c’est à dire noble entre noble et castes entre castes.
Les
liens
de
mariage
étaient
en
principe
basés
sur
la
descendance
dynastique.
Les
hommes
de
même
descendance
se
donnaient
en
mariage.
Deux
personnes
de
même
classe
sociale
se
marient
de
manière
classique
;
néanmoins
on
peut
rencontrer
des
hommes de la classe noble qui se marient avec des femmes de classes différentes.
En ce qui concerne les raisons du mariage, il y a trois tendances :
1)
Le
mariage
dû
à
la
maturité
de
l’homme
:
il
est
réalisé
quand
l’Homme
atteint
sa
maturité
pour
assurer
le
renouvellement
de la génération.
2) Le mariage pour des raisons relationnelles
: c’est pour établir des liens d’alliance entre deux clans.
3)
Les
mariages
pour
raisons
sociales
:
certaines
circonstances
sociales
comme
le
décès
d’un
frère,
ou
d’une
épouse,
l’âge ou la santé de la mère d’un homme ou problème d’enfant peuvent pousser certaines personnes à se marier.
·
Le mariage est un investissement onéreux dans le Khasso ; il est organisé au tour des grands axes ci-après :
Le choix de la jeune fille à marier :
Ä Ce choix se faisait autre fois par les parents, le fils est informé de ce choix par son père.
Ä De nos jours, les fils interviennent dans le choix de sa fiancée, il procède à ce choix et en informe son père.
LES DEMARCHES :
·
Mission de prospection
“
Tutokhoso
”:
Dans
le
khasso,
une
mission
de
prospection
est
envoyée
auprès
des
parents
de
la
jeune
fille
pour
avis.
Cette
mission
de
caractère
discrète
est
confiée
généralement
à
une
personne
qui
a
une
certaine
connaissance
en
la
matière.
Elle
peut
être
un
proche parent du garçon ou un homme de caste. Sa mission est d’analyser les signes :
Ø
Signes
positifs
(Ex.
la
présence
de
la
fille
au
moment
de
l’arrivée
du
missionnaire
dans
la
famille,
si
elle
a
été
trouvée
entrain de faire la cuisine ou assister sa maman aux taches ménagère etc.).
Ø Signes négatifs (Ex. Absence de la fille au moment de l’arrivée du missionnaire dans la famille etc.).
Ø Un autre volet de la mission est de se renseigner sur la famille de la fille en matière d’éducation et de comportement.
·
1ère mission officielle :
Dans
le
cas
d’un
avis
favorable
de
la
mission
de
prospection,
généralement
on
demande
l’avis
d’un
marabout
ou
un
voyant
pour
savoir
si
le
mariage
à
un
avenir
meilleur
en
cas
d’avis
du
marabout
ou
du
voyant,
la
famille
du
garçon
délègue
une
mission
officielle
composée
d’un
homme
de
caste,
d’un
oncle
ou
d’un
frère
du
garçon.
Elle
à
pour
but
de
demander
la
main
de
la
jeune
fille
à
ses
parents
ou
à
la
famille
chargée
d’établir
les
liens
des
mariages
entre
la
famille
de
la
fille
et
le
prétendant.
Cette
seconde
mission
a
pour
but
de
présenter
les
premiers
colas
aux
parents
de
la
fille
qui
pourront
donner
aussitôt
une
réponse
vue
les
liens
de
parenté
ou
de
mariage
existants
;
Dans
le
cas
contraire
certains
dirons
partez
on
vous
à
vus
ou
d’autres
s’accordent
un
délai
de
réponse.
Pendant
ce
délai,
les
parents
de
la
fille
réunis
en
conseil
de
famille
prennent
une décision.
2ème mission officielle :
Au
terme
du
délai,
les
parents
du
futur
mari
envoie
une
délégation
généralement
composée
des
mêmes
personnes
que
la
1
ère
mission
officielle
pour
avoir
la
décision
finale
des
parents
de
la
fille.
Si
cette
décision
est
positive,
les
parents
de
la
fille
désignent
une
personne
parmi
eux
nommée
“
Soxoma
”
qui
sera
le
premier
interlocuteur
des
parents
du
garçon.
Ils
fixent
une
somme
forfaitaire
nommée
“
Datodunŋo
”
(payable
ce
jour
même
qui
est
partagée
généralement
entre
les
oncles,
les
tantes
et
les
frères
de
la
fiancée).
Avant
de
retourner
la
délégation
doit
connaître
le
montant
de
la
dote
“
Futunafulo
”
ou
“
Futufinŋolu
” ou “
Futubadanŋo
”. Elle est fonction de la classe sociale de la fille.
3ème mission officielle :
“ Tanma ” *
Après
quelques
temps,
les
parents
du
garçon
envoient
un
émissaire
chez
les
parents
de
la
fille
pour
émettre
leur
vœux
d’effectuer
les
fiançailles
“
Tanmadunŋo
”
(prise
de
Tanma)
ou
mariage
religieux.
Ainsi
les
deux
familles
conviennent
une
date.
*
Il
faut
comprendre
par
“
Tanma
”
une
bande
d’étoffe
blanche
d’environ
sept
mètres
que
donne
la
famille
du
futur
mari
à
celle
de
la
fiancée
en
guise
de
dote
traditionnel
établissant
le
lien
de
mariage.
Cette
bande
d’étoffe
est
gardée
par
les
parents
de
la
jeune
fille
puis
cousue
pour
en
faire
un
pagne
nommé
(“
Kunabuto
”
ou
voile
porter
une
fois
dans
sa
vie)
qu’elle
doit
porter
le
jour
de
sa
rentrée
dans
la
chambre
nuptiale,
le
premier
contact
physique
avec
son
mari
se
passe
dans
cette
tenue
pour
savoir
si
la
jeune
fille
est
vierge
ou
non.
La
chambre
nuptiale
dure
sept
jours,
le
huitième
jour
généralement
le
vendredi
matin
à
lieu
le
“
Ma
תokulo
”
(qui
consiste
à
laver
les
habits
des
mariés,
ceux
de
camarades
d’âge
“
Fulandinŋolu
”
ainsi
que
les linges sales de la famille) qui marque la fin de son séjour dans la chambre nuptiale et le port du “ Kunabuto ”.
Les fiançailles “ Tanmadunŋo ”
Comme
convenu,
une
délégation
des
parents
du
garçon
effectue
un
déplacement
chez
les
parents
de
la
jeune
fille
pour
faire
les
fiançailles.
Ils
doivent
amener
en
général
un
acompte
ou
le
montant
de
la
dote
(en
nature
et
en
espèce)
ainsi
que
le
“
Tanma
”.
Elles
ont
lieu
en
général
un
vendredi
soir
pour
les
jeunes
filles,
un
jeudi
ou
un
dimanche
pour
les
femmes
qui
ont
déjà contracté un premier mariage.
La
dote
son
montant
est
fonction
de
la
classe
sociale
et
aussi
des
ex-cantons
du
khasso.
Il
est
à
noter
qu’elle
est
payée
en
nature et en espèce :
Ø
La
dote
en
nature
:
en
général
sont
donnés
des
bovins
bien
portants
et
de
bon
signe.
La
proportion
en
male
et
en
femelle
est
de
:
deux
vaches
allaitant,
deux
taurillons,
une
génisse
(cette
dernière
est
appelé
“
Bayéré
”
)
pour
les
nobles,
les
forgerons,
les
griots,
les
mabos
et
les
cordonniers.
Par
contre
elle
est
de
3
bovins
pour
les
captifs
Par
convenance
une partie de cette dote pourrait être payée en espèce selon la valeur marchande de l’animal concerné.
Ø
La dote en espèce :
c’est l’argent que payent les parents du mari à ceux de la mariée. Elle est repartie comme suit :
1
“
Datodunηon
”
:
Cette
première
partie
de
la
dote
est
versée
en
aussitôt
que
la
décision
a
été
approuvée.
Elle
est
répartie
entre
les
différents
membres
de
la
famille
ainsi
que
certains
proches,
excepté
les
deux
parents
biologiques.
Symboliquement,
c’est un gage de la réservation de la fille pour l’homme en question.
2
“
Futunafulo
”
:
Cette
dernière
partie
est
par
contre
destinée
aux
deux
parents
de
la
promise
afin
de
préparer
le
mariage
mais aussi le séjour de celle-ci en domicile conjugal.
A
l’occasion
du
“
Tanmadunŋo
”,
sont
invités
les
parents
et
proches
de
deux
futurs
conjoints
ainsi
que
les
chefs
religieux
et
coutumiers
du
village.
A
la
fin
de
la
cérémonie
des
fiançailles,
les
parents
du
conjoint
émettent
les
vœux
de
fixer
une
date
pour
le
mariage
“
maxannilo
”.
Les
parents
de
la
fille,
si
avant
cette
cérémonie
avaient
pris
une
décision
consensuelle
pourront
donner
aussitôt
une
date.
Si
par
conséquent
l’idée
n’a
pas
été
émise
par
les
parents
du
garçon,
ils
enverront
un
émissaire
ultérieurement
auprès
des
parents
de
la
fille
“
maxaninila
”
quelques
jours
après
leur
retour
en
vue
d’avoir
une
date pour le mariage.
LES PREPARATIFS DU MARIAGE :
Une fois la date fixée les deux cotés commencent les préparatifs. Les parents et proches sont aussi informés. Ils consistent :
Ø
Chez
le
conjoint
:
La
construction
d’une
chambre
nuptiale
en
paille
“
תafa
”
ou
en
terre
battue,
achat
des
animaux
à
abattre,
achat
du
vivre,
accumulation
d’argent
en
espèce
pour
des
dépenses
éventuelles,
et
d’habillements
de
qualité
pour
le
marié.
Ø
Chez
la
conjointe
:
L’achat
des
habits
neufs,
des
malles,
des
ustensiles
des
cuisines
(calebasses,
tasses,
louches,
etc.),
des
parures
en
générale,
or
et
argent
(ces
biens
sont
souvent
transférés
de
mère
en
fille
donc
issus
de
l’héritage
et
sont
soit
revalorisés ou non).
·
Célébration du mariage traditionnel :
A
la
date
convenue
les
parents
de
la
fille
forment
une
délégation
composée
:
d’hommes,
de
femmes,
de
jeunes
filles
et
de
garçons
sous
la
conduite
d’un
homme
qu’on
appelle
“
Maתodin
numo
”
qui
est
généralement
un
forgeron
pour
le
cas
d’un
mariage de noble. Il est cependant noble si le mariage concerne les castes. Il est aidé dans sa tâche par :
Ø
Soxoma
, c’est l’intermédiaire entre les parents de la mariée et du marié.
Ø
une
griotte
appelée
“
Yamaruwo
jalo
”
qui
chante
les
louanges
de
la
fille
quand
elle
fait
ses
toilettes
quotidiennes
et
quand
on l’accompagnent dans sa chambre nuptiale.
·
A la veuille du départ de la mariée chez son mari on procède :
Ø
Au
comptage
(en
présence
des
parents
et
proches
des
futurs
mariés)
de
l’ensemble
de
biens
mis
à
la
disposition
de
la
mariée pour leur utilisation dans son domicile conjugale.
Ø Après le comptage des biens on procède à la constitution de la délégation “
Ma
תodinŋolu ” qui doit accompagner la mariée.
Ø La nuit, il est organisé une manifestation appelée “
Mamalo ”.
·
Le départ :
Le
plus
souvent
la
mariée
est
transportée
par
un
cheval
amené
pour
l’occasion
par
les
“
Fulandinŋolu
”
qui
sont
généralement
trois
personnes
:
un
captif
qui
s’occupe
de
porter
l’eau
pour
la
délégation,
un
homme
de
caste
(forgeron,
griot,
…) son rôle est d’informer les familles d’accueil tout au long du trajet, du nombre de personnes accompagnant la mariée.
La troisième personne qui est un noble s’occupe de la tenue du cheval, de la monter et de descente de la mariée du cheval.
A
l’approche
du
village,
la
délégation
est
accueillie
par
un
groupe
des
sœurs
de
l’époux
appelé
“
Mamusuwolu
”
accompagné
par
un
batteur
de
“
Tamo
”
qui
apporte
avec
eux
de
l’eau
fraîche,
de
l’eau
sucrée
et
de
la
cola
et
les
accompagne jusqu’à dans la famille d’accueil.
“
Jatigila
” :
Arrivée
au
village
du
mari
généralement
à
la
tombée
de
la
nuit,
la
délégation
est
hébergée
par
une
famille
d’accueil
choisie
par les parents de la mariée nommée
“ Jatigila ”.
Une
fois
arrivé
au
“
Jatigila
”