Site officiel de la communauté khassonke pour la promotion de la culture et de la langue Khassonke (c) 2005 à 2014
LES INSTRUMENTS DE MUSIQUE KHASSONKE
Le “ Doundounŋo ” : tambour
Le bois est sculpté par les forgerons, mais la confection est finalisée par des jeunes captifs qui utilisent cette fois une peau de biche ou à défaut de
chèvre, tannée. Se joue à l'occasion de toutes les fêtes, et des prestations de services. Se porte en bandoulière sur l'épaule et se joue par une seule
personne avec un bâton d'environ cinquante centimètres, mais accompagné d'autres instruments.
Le “Kontinŋo” :
Fabriqué par des forgerons à partir des bois tels que le “Drassé ” et le “Dougouto”, monté par les griots, avec une peau de taureau. Constitué de 4 ou 5
cordes, dans le temps, tressées à partir de crinières de cheval, mais de nos jours remplacés par des nylons. Se joue à l'occasion d'une soirée privée ou
d'une invitation cérémonielle, durant lesquelles on expose des généalogies des récits épiques ou des éloges sur des familles nobiliaires, guerrières ou
sur des individus dont le courage sert d'exemple à la communauté quel que soit son rang social.
Il est joué exclusivement par des griots, des aèdes ou des traditionalistes. Se joue par pincement des doigts et en générale en position assise en tailleur
avec l'instrument posé sur les cuisses. Mais on peut le jouer débout comme assis sur un siège.
Le “Taboulo ” : percussion
Instrument très rare, seuls quelques cantons le possèdent.
Fabriqué par des forgerons, à partir d'un bois très solide nommé “Dougouto”, assemblé par des vieux captifs, avec une peau tannée de taureau. Se joue
à l'occasion du décès d'un roi ou d’un chef de canton, Si non son usage est interdit en toute autre occasion. Il est joué par des captifs à même le sol,
sans support avec les mains d’une personne décédée.
Le “ Tantanŋo ” : percussion
Fabriqué par des forgerons, à partir d'un bois très solide nommé “Dougouto”, assemblé par des jeunes captifs, avec une peau de taureau de préférence
de moins de cinq ans. Se joue à plusieurs occasions, Mariage, Décès du chef du village (jouer jusqu’à la déchirure de la peau), Baptême. Aspect plus
symbolique : se joue à l'occasion de la recherche d'une personne égarée dans la brousse pour le guider vers le village, et aussi pour alerter en cas de
danger (feu de brousse, invasion de criquets...)
Placé et maintenu sur le sol par quatre à six pieds, Taille : environ 1,20 m du sol, pour 30 à 50 kg, il se joue par n'importe qui, mais à deux : l'un
utilisant ses deux mains et l’autre utilisant des tiges de bâtonnets.
Le “ Tamo ” ou tambourin :
Fabriqué par des forgerons, joué exclusivement par des griots en diverses occasions (Fêtes, convocation pour une réunion ou pour accompagner la
nouvelle mariée) placé sous l'aisselle et joué au moyen d'un bâton crochu.
Le “ Xirono ” : monocorde.
Semblable au Kontinŋo à la seule différence que c'est un instrument à une seule corde.
Le “ Simbinŋo ” 7 cordes, Semblable à la Cora.
Une calebasse surmontée d'une longue tige tirée par quatre cordes qui viennent se fixer sur la base de la calebasse couverte par une peau de biche ou
de chèvre. Confectionné et joué exclusivement par des chasseurs initiés.
Le “ Bolonŋo ” 3 cordes
Pareille au “ Simbinŋo ”, joué par des captifs à l'occasion des rencontres ou des cérémonies guerrières.
Foulé (flûte) :
Elle est faite à partir d'une tige de bambou trouée par endroits, jouée par les forgerons.
MUSIQUES ET DANSES TRADITIONNELLES
Dans la culture khassonké, le chant et la danse porte souvent le même nom et sont structurées comme les classes sociales à savoir:
·
Ä
Nobles (Horro) Sèmoukhènŋo, Kanankhassé
·
Ä
Captifs (Dionŋo) Dioubaliya
·
Ä
Forgerons (Noumo) Taguètt
·
Ä
Coordonniers (Garankhé) Domba
·
Ä
Griots (Dialo) Dialifollo
·
Aussi, il existe des danses communes telles que les :
Dansa, Sindianŋo, Biré, Séné-Folo, Kitangrianŋo ou Youré, Mamalo, Ganminanŋo.
Le
“
danssa”
est
dansée
par
tout
le
monde
(jeunes
filles,
femmes,
vieilles,
nobles
captifs,
griots,
cordonniers,
forgerons,
finas,
mabos,
etc),
accompagnée de tambours comme le “doundounŋo” et le “tantanŋo”.
Sindianŋo :
la danse des jeunes garçons et jeunes filles,
Biré :
danse pour la cérémonie de circoncision,
Séné-Folo et Kuitangrianŋo ou Youré :
la danse des cultivateurs.
Mamalo :
célébrée à la veuille du départ de la fille chez son mari.
Ganminanŋo :
chanter pendant la cérémonie du mariage.
Khouméyalo :
(Danse des chasseurs).
LES CHANTS ET CHANSONS
Les
chansons
en
milieu
khassoké
sont
réservées
aux
griots
en
premier
lieu.
Détenteurs
et
compositeurs
de
toutes
les
musiques
traditionnelles,
ils
sont
l'objet
de
beaucoup
de
respect
de
la
part
des
autres
hommes
de
caste
tel
que
les
nobles,
les
forgerons,
les
esclaves
(Kanté,
Sissoko,
Kanouté, Tamega, Djombana, Dembélé, Dabo, Diallo, Sidibé…) les mabo les gaoule etc .
Toute
chanson
en
milieu
khassonké
a
un
sens
bien
défini,
a
chaque
caste
correspond
une
chanson
d'honneur
de
provenance
ancestrale.
Appelée
Faso
ou
l'hymne
du
caste
à
l'écoute
de
la
quelle
chacun
se
glorifie.
C'est
pour
quoi
le
Tagué
est
réservé
aux
forgerons,
le
Donba
au
cordonniers, le
djondon aux esclaves; le dansa
est une danse populaire
Certaines
chansons
sont
ancestrales,
dédiées
par
les
griots
à
des
grandes
figures.
Ces
chansons
continuent
à
être
chantées
par
les
griots
aux
descendants
et
aux
pseudo
descendants
de
ces
puissants
hommes.
C'est
pour
quoi
B
ulolu-Wo
est
chanté
pour
les
descendants
des
FAKOLI
(
forgeron
)
neveux
de
Soumangourou
Kanté.
Les
descendants
de
Fakoli
ou
Fakolisi
ou
encore
Bulolu
sont
très
nombreux
:
Doumbia,
Camara,
Sissoko,
Bagayogo,
Dansoko,
Kamissoko...
Le
Tiramakan
est
chanté
pour
les
Traoré
ou
Dembele;
et
le
Taara
aux
descendants
de
Cheick
Omar Tal.
Parallèlement
à
ces
chansons
il
existe
d'autres
qui
sont
coutumières
:
chanson
pour
le
mariage
d'une
fille,
pour
le
travail
de
groupe
(
san-séné-
donkilo ) des chansons religieuses, des chansons des circoncis et de distraction
.
Griots et conteurs khassonke
Le Khasso a toujours été regorgé de griots et de conteurs, qui rappellent constamment les prouesses des héros des temps anciens et les codes de
déontologies et de morales qu’il faut en permanence inculquer aux jeunes générations. Ainsi, nous vous citons quelques noms prestigieux, dont voici
une liste non exhaustive:
1/Dialy Moussa Bâ Diabaté de Kayes:
2/Boukhoussanyn Damba de Bambila commune de Tomora
3/Lountandin Dialla Kanouté de Saboucire commune de Kontéla
4/Gatta Kanouté de Kayes
5/Dédé Kouyaté de Logo Sabouciré commune de Logo
6/Djita Sakho d’Ossoubidiagna commune de Tomora
7/Diaba Koïta de Séro commune de Séro
8/Tiguida Mody Diabaté de Déméké commune de Tomora:
L'ARTISANAT
Au khasso, l’artisanat est effectué par des hommes de caste. Il est axé sur le travail du metal, du bois, de filature, et du travail de la peau.
Le travail du métal et du bois est réservé aux forgerons. Le métal provenait de la transformation d’une sorte de pièrre (SEYU KURO) en fer dans un haut
fourneau (SEYU BUNTUN ON). Ils fabriquent des outils indispassables à la vie de la société : Haches (GNEUDO), Houes (XODIAN ON ou XEBA
DABO), Dabas (FANTO ou MUSU DABO, LANNI DABO), fusils traditionnels (FATA FIN GUIDO), charrues, mortiers (XULU N ON), pilons (YIRI
XALO), couteau (MURO), escabeau (KORONDOME), pirogues (XULUN ON) abreuvoirs en bois (NINSI LA MIN XULUN ON), Certains fabriquent
des parures en métaux précieux comme : bijoux en or et ou en argent.
La sculture du bois pour faire des masques (YIRI MOXON DIN ON), portes (BAFO), pirogues (JITO XULUN), tasses en bois (KUNDAN ON) lits, etc.
La poterie est reservée aux femmes forgerons qui fabriquent des jarres (JIBI DAXO), des canaris (DAXO), des pots (FAXO, TEGUENA ON) gargoulettes
(GARI BULETO) etc.
Les outils du forgerons :
- le soufflet (TOUNTTO) il fait de deux dépouilles de chèvres, du bois constituant le sas et deux orifices d’évacuation d’air en fer
- l’enclume (TANE) en fer
- les marteaux
- les outils à polir (LESURAN ON, SOLO, et DIBON ON)
- les pinces (BAYAN ON)
- étau (NEGUE MUTALAN ON)
- TONTO il sert à couper les fers
BEGNO il sert à trouer le bois
Filage du coton :
Apres la récolte du coton, les femmes l’égrainent avec une égraineuse en pierre appelée GOURUSILI KURO ou XABA KURO et une barre de fer appelée
NEGUELIN ON. Apres l’égrainage du coton les femmes procèdent à son cardage (XALALO) avec le XALO (cardes) en vue de procéder au filage
(WURUNDILO) en deux sortes de fils appelés GESO plus fin et rigide et le FANDO plus gros mais peu résistant. Au cours du filage les femmes utilisent
la poudre d’os grille (XOTO) en vu de faciliter la tenue du GUINDA. Le fil ainsi obtenu doit être découpé à la longueur désirée par le propriétaire, à cet
effet la mesure est faite de façon rudimentaire. Comme unité de mesure :
- le TAMA plus au moins égal à 5 mètres ou dix NON XON
- Le NON XON est la longueur de l’avant bras d’un adulte normal estimé à 50 centimètres
- Le SUGURO c’est l’écartement compris entre le pouce et le majeur soit 15 à 20 cm
Le métier du tissage (GESE DA) revient aux captifs, après le filage du coton ou de la laine par les femmes. Les tisserands (GESE DALA) font des bandes
d'étoffe de 15 à 20 centimètres (FANOU XONO ou FETERO), la couture généralement réservée aux jeunes (XARALO) est commune à toutes les classes
sociales.
Le travail de la peau est réservé aux cordonniers. Ils fabriquent des chaussures, des sacs, des ceintures
Les outils du tisserant :
- XORE c’est l’atelier du tisserand
- XORE KUN ON peigne de métier à tisser
- WALADE la navette (dorotalan on ou)
- (DORO bobine
- DORO LA FA LAN ON bobineur
- XORE KUN ON
- SIGI DIN ON ou étrier
- SAGIN NI LAN ON ou pédales
- FALO c’est le récipient qui contient le fil (GUESO)
- MATAGO c’est le bois sur lequel s’enroule l’étoffe tissé
- NIRO c’est le séparateur des bandes de GUESO
- SOTIMADE c’est une barre de fer qui assure le freinage du MATAGO
Les autres classes sociales font des objets en lignines tels que de nattes (GOUDARO), de secco (SALAN ON), des vents (LEFA), des coiffures en pailles,
ou en laine etc.
LES PARURES
Au khasso les parures ont une grande importance.
On rencontre :
- Des parures traditionnelles provenant des fabrications des artisans locaux :
GODO
fait en argent ou en or. Il est porté aux poignés, et la cheville.
la
SANKORO
sont des anneaux en argent portés aux oreilles
NEPO
: Support de Sankoro.
DOROMA
: Bague
MAJA
: porté par les femmes qui viennent d’acoucher (Djibato)
BAXA DIN ON
: ornement pour les tresses : Diakité-Méré, Sugulo….
XONON ON
: bijoux en perles portées à la taille, autour du cou et sur les trésses,
PEME
: Collier en pierres taillées.
MADI XUMBO
: Collier juste autour du cou
LAMBIRON
: ambres porté par les filles nouvellement initiées.
TAXALIMA
: Plaquettes en argent portées autour de la cheville.
DJOLOXO
: Chaine en Argent également portée autour de la cheville.
WORO WORO
: Bracelet pour homme.
KHOROJO
: sorte de bague en argent que les femmes coudent sur leurs tresses (TURO)
HUPO
: parrure en forme d’aiguille (alluminium) qui sert à faire et defaire les tresses.
-
Les
parures
constituent
un
grand
trésor
pour
les
Khassonké.
Certaines
subissent
souvent
un
transfert
de
mère
en
fille.
Le
rêve
de
la
femme
khassonké
est
d’offrir
une
quantité
suffisante
de
ces
métaux
à
sa
fille
le
jour
de
son
mariage.
Ces
fortunes
pourront
l'aider
dans
son
foyer
si
par
conséquent
son
mari
n'arrive
à
satisfaire
certains
de
ses
besoins
vitaux.
Et
même
souvent
aider
leur
mari
à
supporter
les
charges
familiales,
ce
statut
quo
est
bien
expliqué
à
la
femme le jour de son mariage, que ces biens l'appartiennent mais aussi à son mari, qu'elle ne doit jamais les garder et voir son mari dans le besoin.
- Grace à la modernité les khassonkés utilisent d’autres parures comme les chaines et bracelet en or ou en argent.
Ce griot originaire de Tomora Déméké est une des figures phares des traditions khassonkés. Il fut le premier en décembre 2004 à sortir une cassette
audio industrielle sur l’Histoire du Khasso disponible en K7 audio et bientôt en CD, DVD et VIDEO. Le but de Tiguida Mody Diabaté, en en sortant
cette cassette, c’est de faire connaître et perpétuer l’histoire et la tradition khassonké dans le monde entier. Ainsi, il contribue à sa manière en tant que
griot-traditioniste à notre objectif qui est la diffusion de la culture et de langue khassonké. Pour cela, au nom de toute la communauté du Khasso, nous
lui adressons nos remerciements les plus sincères. Pour ce qui est du site, ses apports nous ont été extrêmement utiles dans plusieurs domaines :
historique, géographique (notamment dans le nom des cantons, communes, villes, chef-lieu et villages), social ( la pratique de la tradition et de la
coutume).
Pour ceux désireux de contacter Tiguida Mody Diabaté, voici ses coordonnées: tel: 06 13 18 96 71 / 01 48 36 64 65
Pour écouter un extrait de cette cassette, cliquer sur la photo. Nous espérons qu’elle vous plaira.
EXPOSITION SUR LES RITUELS D'INITIATION DES JEUNES ET LES DANSES KHASSONKES
LA CULTURE
KHASSONKE